Vipassana en Suisse

Le chemin vers la clarté et le calme pour un travailleur indépendant

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Quand j'ai entendu parler de la méditation Vipassana pour la première fois, je n'imaginais pas qu'il s'agirait de rester assis en silence pendant 10 jours d'affilée. L'idée de ne pas parler, ne pas écrire et ne même pas établir de contact visuel me semblait à la fois intrigante et terrifiante. Pourtant, me voilà, freelance en Suisse, à partager mon histoire et à raconter comment Vipassana est devenu un outil inattendu, mais précieux, tant pour mon travail que pour ma vie personnelle. Que vous soyez graphiste indépendant, écrivain, consultant en technologie ou tout autre freelance, l'idée de prendre 10 jours de repos peut paraître folle, voire tentante, ou peut-être une façon d'échapper à des e-mails interminables. D'après mon expérience, c'est à la fois stimulant et transformateur.

Vous trouverez ci-dessous tout ce que vous devez savoir sur Vipassana en Suisse, de l'histoire et du contexte de cette technique de méditation ancestrale à mes propres difficultés et victoires lors de retraites (spoiler : j'ai suivi ma formation de 10 jours en Toscane, en Italie, mais les retraites suisses ont le même format). Et si vous vous inquiétez de ce que vos clients pourraient penser pendant que vous vous évanouissez dans le silence pendant plus d'une semaine, pas de panique. Ils seront probablement impressionnés par votre dévouement au développement personnel (et les miens, sans aucun doute).

Préparez-vous à une plongée profonde dans le monde de Vipassana, façonné par des siècles de pratique bouddhiste, mais accessible à toute personne ayant la curiosité – et le courage – de s'y essayer.

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Qu'est-ce que la méditation Vipassana ?

Définitions et principes fondamentaux

Basiquement, Vipassana est la pratique qui consiste à « voir les choses telles qu'elles sont réellement ». Le terme Vipassana vient de l'ancien mot pali vipassanā, qui signifie « vision profonde » ou « clairvoyance ». Il s'agit d'une méditation introspective qui vise à éclairer la nature de la réalité par l'observation directe de son propre corps et de son esprit. En pratiquant Vipassana, vous entraînez votre conscience à percevoir les trois qualités fondamentales de l'existence, telles qu'elles sont enseignées dans la tradition bouddhiste :

  1. Impermanence (anicca) : Tout change constamment, du temps et de l'humeur à nos sensations physiques.
  2. Insatisfaction ou souffrance (dukkha) : Parce que les choses changent constamment, s'accrocher à la permanence mène à l'insatisfaction ou à la souffrance.
  3. Non-soi (anatta) : Aucun phénomène dans l'esprit ou le corps n'est véritablement « je » ou « mien » ; tous les phénomènes apparaissent et disparaissent en fonction des conditions.

Bien que ces concepts paraissent philosophiques, la pratique de Vipassana est conçue pour vous aider à les « expérimenter » directement. Il ne s'agit pas d'adopter un système de croyances, mais plutôt d'observer systématiquement les sensations corporelles et les processus mentaux de manière disciplinée et non réactive. Avec le temps, la théorie affirme que l'on développe une compréhension plus profonde de la nature de la réalité, ce qui aide à se libérer de l'emprise de l'anxiété, de l'agitation et d'autres états mentaux négatifs.

Une technique pour tous

Malgré ses racines dans le bouddhisme et le canon pali, Vipassana ne requiert aucune appartenance religieuse. De fait, de nombreux méditants laïcs ou d'autres confessions trouvent Vipassana un outil attrayant et pratique. Cette technique vise essentiellement à entraîner l'esprit, à cultiver la pleine conscience et à développer l'équanimité. À ce titre, elle complète, sans les concurrencer, d'autres pratiques spirituelles ou psychologiques.

Aperçu historique

Historiquement, Vipassana est liée aux premières formes de bouddhisme, le bouddhisme dit Theravāda. Au fil des siècles, divers maîtres ont préservé différentes méthodes pour guider les élèves vers la compréhension profonde. Au milieu du XXe siècle, le maître de méditation birman Ledi Sayadaw a relancé la pratique auprès des laïcs. D'autres maîtres influents, tels que Mahasi Sayadaw et S. N. Goenka, ont fait connaître la technique à un public international. La méthode de S. N. Goenka, en particulier, met l'accent sur l'observation de la respiration naturelle pendant les premiers jours (appelée ānāpānasati) pour aiguiser la concentration. On passe ensuite à un examen systématique du corps pour observer les sensations physiques, développant ainsi la compréhension profonde de leur nature impermanente et altruiste.

De nos jours, Vipassana a trouvé un écho particulier en Occident. Avec les méditations zen et tibétaine, Vipassana est l'une des pratiques bouddhistes les plus répandues hors d'Asie. Des centres de retraite ont vu le jour dans le monde entier, notamment plusieurs centres en Suisse.

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Vipassana en Suisse

La Suisse, avec ses Alpes à couper le souffle, ses lacs tranquilles et ses villages intemporels, offre un cadre serein pour cultiver le calme intérieur. Il existe deux principaux lieux de retraite qui se distinguent pour les stages Vipassana classiques de 10 jours :

  1. Dhamma Sumeru à Mont-Soleil, dans le Jura suisse
  2. Le Meditationszentrum Beatenberg près d'Interlaken, dans l'Oberland bernois

Chaque centre a sa propre ambiance, mais la structure d'une retraite Vipassana standard de 10 jours reste globalement cohérente, surtout s'ils suivent la tradition de S. N. Goenka. Vous trouverez également des retraites plus ou moins longues dans certains endroits, mais le format de 10 jours est largement considéré comme le point de départ essentiel.

Dhamma Sumeru : La « Montagne Céleste du Dhamma »

  • Lieu : Mont-Soleil, près de Saint-Imier, dans le Jura suisse, à environ 1 100 mètres d’altitude.
  • Atmosphère : Paysages agricoles pittoresques, forêts et ciel dégagé. Idéal pour la réflexion et l’introspection.
  • Histoire : Créé en 1999 sur un terrain qui abritait autrefois une colonie de vacances pour enfants, il est aujourd’hui soutenu par d’anciens élèves (c’est-à-dire des méditants de retour) qui donnent bénévolement de leur temps.
  • Accès : Un téléphérique depuis Saint-Imier vous conduit au Mont-Soleil, suivi d’une marche de 10 minutes. Attention : les conditions hivernales peuvent compliquer la conduite sur les routes sinueuses.

Une journée typique au Dhamma Sumeru commence à 4 h du matin par un gong de réveil. Les étudiants alternent entre séances de méditation en groupe dans la salle et pratiques individuelles dans leurs chambres, le tout dans un silence absolu. Les repas sont simples, souvent végétariens ou majoritairement végétaliens, et l'environnement est conçu pour éviter toute distraction inutile. Le dernier jour, un retour progressif à la parole vous permet de rompre le silence en douceur et d'assimiler votre expérience avec d'autres méditants.

Centre de méditation Beatenberg

  • Lieu : Surplombant le lac de Thoune, près d'Interlaken, avec un panorama spectaculaire sur les Alpes bernoises (Eiger, Mönch, Jungfrau).

  • Activités : Retraites Vipassana de différentes durées, parfois enseignées par des enseignants de renom comme Fred von Allmen, fort de plusieurs décennies d'expérience.

  • Environnement : Réputé pour ses vues imprenables sur les montagnes, ses installations relativement spacieuses et confortables, et son approche structurée mais chaleureuse.

Bien que le format d'une retraite de 10 jours reste assez uniforme, le style de Beatenberg peut permettre un peu plus de discussions ou de discussions de groupe programmées, surtout si l'enseignant combine Vipassana avec d'autres éléments. Certains participants trouvent que cette flexibilité les aide à intégrer la pratique ; d'autres préfèrent le silence imperturbable des centres de type Goenka. ### Programme quotidien

Que vous choisissiez Mont-Soleil, Beatenberg ou tout autre centre Vipassana en Suisse, voici ce qui vous attend :

  • 4h00 – Réveil (oui, c'est aussi choquant que ça en a l'air)
  • 4h30 – 6h30 – Méditation (dans le hall ou dans votre chambre)
  • 6h30 – 8h00 – Petit-déjeuner simple
  • 8h00 – 9h00 – Méditation de groupe dans le hall
  • 9h00 – 11h00 – Méditation individuelle selon les instructions du professeur
  • 11h00 – 12h00 – Déjeuner végétarien
  • 12h00 – 13h00 – Repos et entretiens facultatifs avec le professeur
  • 13h00 – 14h30 14h30 – Méditation individuelle
  • 14h30 – 15h30 – Méditation de groupe dans le hall
  • 15h30 – 17h00 – Méditation individuelle
  • 17h00 – 18h00 – Pause thé (fruits pour les nouveaux étudiants ; les anciens étudiants prennent souvent juste du thé)
  • 18h00 – 19h00 – Méditation de groupe en soirée
  • 19h00 – 20h15 – Discours (généralement une conférence enregistrée de S. N. Goenka, ou une conférence en direct du professeur)
  • 20h15 – 21h00 – Méditation de groupe
  • 21h00 – 21h30 – Questions/clarifications avec le professeur
  • 21h30 – Extinction des lumières

Bien que le programme puisse varier légèrement d'un centre à l'autre, la structure générale reste la même : environ 10 à 11 heures de méditation par jour, entrecoupées de courtes pauses et de repas. L'environnement est austère mais confortable, et les hommes et les femmes sont généralement séparés pour minimiser les distractions.

Photo du centre Dhamma Sumeru en Suisse

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Mon parcours personnel Vipassana

J'ai fait ma première retraite Vipassana de 10 jours en Toscane, en Italie. À l'époque, je n'avais pas réalisé à quel point ces cours étaient universellement cohérents ; que ce soit en Italie ou en Suisse, l'expérience est donc remarquablement similaire. Voici comment cela s'est déroulé pour moi :

Jour zéro : Arrivée, dernière occasion de parler

Je suis arrivée avec un mélange de curiosité et d'appréhension. Les gens autour de moi semblaient calmes, mais je soupçonnais qu'ils étaient tout aussi nerveux que moi. Nous avons reçu une présentation sur les choses à faire et à ne pas faire : ne pas parler, ne pas lire, ne pas écrire, ne pas écouter de musique, ne pas se regarder dans les yeux, ne pas quitter les lieux. L'idée : créer un environnement calme pour se concentrer sur soi-même. Pour une freelance habituée à gérer son emploi du temps et à nourrir ses impulsions créatives 24 h/24 et 7 j/7, ce fut un bouleversement radical.

Avant le silence officiel ce soir-là, nous nous sommes tous brièvement présentés. C'était tout. Après cela, un « noble silence » s'est installé. Soudain, la seule voix que j'entendais était celle dans ma tête, et elle ne se taisait jamais.

Jours 1 à 3 : Débordée et prête à abandonner

Ces trois premiers jours ont été consacrés à l'ānāpānasati : observer sa respiration naturelle dans la petite zone située sous les narines et au-dessus de la lèvre supérieure. Facile, non ? En pratique, c'était insoutenable. J'ai réalisé à quel point mon esprit était agité, constamment plongé dans des rêveries ou des angoisses concernant mon entreprise à la maison. Je rédigeais mentalement des e-mails à mes clients, je pensais à des tâches non terminées et je me demandais sans cesse : « Pourquoi me suis-je inscrite à ça ? Je ne peux pas rester hors ligne pendant 10 jours. Mes clients vont me tuer.»

Mais un fait remarquable s'est produit sur le plan professionnel : absolument personne ne s'est plaint de ma réponse automatique. D'ailleurs, à mon retour, j'ai trouvé des messages de clients disant : « Waouh, ça a l'air génial. Bravo ! » Cela m'a appris une leçon essentielle : le monde peut parfaitement tourner sans mon attention constante et frénétique.

Le défi du silence

Le silence, ironiquement, peut sembler assourdissant au début. Ne croiser le regard de personne, ne pas murmurer « merci » quand on me passe le sel : ces petites interactions quotidiennes ont disparu. Bien que désorientant, il est aussi devenu étonnamment apaisant. Au bout de deux jours environ, j'ai commencé à ressentir un soulagement à ne plus avoir à parler ni même à me comporter socialement. Sans contact visuel, la tension sociale s'est estompée. Si l'on pense à l'énergie mentale investie dans les interactions, même les banalités, on réalise à quel point il peut être libérateur d'exister sans elles, même si c'est temporaire.

L'alimentation : majoritairement végétalienne

La plupart des centres Vipassana proposent des repas végétariens simples ou majoritairement végétaliens. Le mien proposait occasionnellement du yaourt ou du lait au petit-déjeuner, avec beaucoup de haricots et de lentilles pour les protéines. Habituée à une alimentation riche en protéines, c'était donc difficile au début. J'ai réussi à faire le plein de haricots, de lentilles et de légumes frais. En attendant, l'absence de dîner (juste du thé et peut-être un fruit en fin d'après-midi) était un autre défi. Mais dès le quatrième jour, mon corps s'était adapté. Après une cure de 10 jours, j'ai trouvé cela supportable, voire bénéfique, car cela m'a obligé à affronter mes envies et à découvrir à quel point les fringales peuvent être fugaces.

Se réveiller à 4 h : une leçon de volonté

Se réveiller à 4 h a été le changement de routine le plus difficile. Au premier coup de gong matinal, j'ai eu l'impression qu'on avait tiré un coup de canon juste à côté de mon lit. Mes pensées négatives se sont déchaînées : « C'est de la folie, j'ai besoin de dormir, comment puis-je fonctionner ?» La meilleure astuce que j'ai trouvée a été de ne pas laisser mon esprit négocier. Dès que le gong a retenti, j'ai forcé mon corps à sortir du lit comme un zombie. Si je me permettais de penser – juste cinq minutes de plus – j'étais perdue. En tant que freelance, j'ai aussi découvert l'efficacité de s'attaquer à des tâches sans se creuser la tête. Parfois, il suffit de passer à l'action.

Inconfort physique : Pas de sport pendant 10 jours

Pour toute personne habituée à une activité physique régulière, rester assise toute la journée peut être éprouvante. Au septième jour, mon corps réclamait désespérément du mouvement. Le bas du dos et les genoux me faisaient mal après des heures passées sur le coussin de méditation. L'environnement de retraite décourage les exercices rigoureux (encore une fois, pour rester calme et concentré), mais j'ai atteint un point où j'avais besoin d'un peu de répit. Je me suis faufilée dans le jardin et j'ai fait une séance légère : pompes, squats, tout ce que je pouvais faire en silence. Ce n'était pas strictement « à la lettre », mais cela m'a rappelé que chaque corps a des besoins différents. Je suppose que si vous abordez vos préoccupations avec le professeur, il pourra vous proposer des conseils ou des modifications, mais chut ! Mon côté rebelle m'a submergée ce jour-là.

« Observer les sensations sans réagir »

Après environ trois ou quatre jours, le cours passe de l'observation pure de la respiration à Vipassana à proprement parler : scanner le corps, observer les sensations et s'entraîner à ne pas réagir. C'est le cœur de la technique. Vous ressentez une démangeaison au nez, un picotement au genou, une douleur au dos, et au lieu de vous gratter ou de gigoter, vous l'observez. Vous observez la sensation avec sérénité. Avec le temps, ce refus silencieux de réagir reconditionne vos habitudes. Vous réalisez que vous…Vous n'avez plus besoin* de changer de position à chaque fois que vous ressentez de l'inconfort. Vous prenez également davantage conscience de la fugacité de ces sensations : elles apparaissent, s'intensifient, s'estompent et disparaissent. Cela favorise une compréhension profonde de l'impermanence, tant sur le coussin de méditation que dans la vie quotidienne.

Envie, aversion et… soulagement ?

L'une des grandes idées de Vipassana est que nous créons de la souffrance par l'envie et l'aversion : nous aspirons à des expériences agréables et essayons de repousser les expériences désagréables. En méditation, vous voyez ce phénomène se produire en temps réel. Plus je recherchais une sensation de paix ou redoutais une douleur lancinante au genou, moins je me sentais calme. En laissant simplement les sensations aller et venir, l'expérience devenait plus supportable, parfois même libératrice.

Le dernier jour : Parler à nouveau et voir la magie se dissoudre

Le 10e jour, le vœu de silence est levé. Tout le monde commence à discuter avec enthousiasme : « D'où venez-vous ?» « Que faites-vous ? » « Comment avez-vous fait face ? » Soudain, l'atmosphère aérée et mystique des jours précédents s'évanouit. On se croirait dans une colonie de vacances. Rétrospectivement, ce changement est instructif : on réalise avec quelle rapidité les conversations sociales nous ramènent à la « normale ». L'art de Vipassana consiste en partie à préserver les acquis – rester attentif et équilibré – même lorsque la conversation reprend.

Quitter la retraite : Don, Tannhäuser et retour à la maison

Dans les centres de type Goenka, aucun frais fixe n'est demandé pour la retraite de 10 jours. Vous avez la possibilité de faire un don selon vos moyens et votre appréciation. J'ai donné 300 $, pensant à la générosité de ces centres. Il me semblait juste de redonner à ce qui m'a apporté tant de clarté. Puis, dès que j'ai quitté les lieux, j'ai eu envie de musique. La première chose que j'ai faite a été de m'abandonner à l'ouverture de Tannhäuser de Wagner. Après dix jours de silence, chaque note semblait plus vive et plus puissante. Le monde extérieur crépitait d'une intensité nouvelle.

Pourquoi Vipassana est parfait pour les freelances

Liberté de planification

Les freelances ont souvent un avantage : ils peuvent bloquer un créneau horaire sans avoir besoin de l’approbation des RH. Cela dit, 10 jours de silence peuvent être un défi de taille, surtout si vous êtes en plein milieu de délais à respecter. Dans mon cas, j’ai préparé mes clients bien à l’avance. J’ai envoyé une newsletter et une réponse automatique indiquant : « Je serai hors ligne pour une retraite de développement personnel de X à Y. Je ne lirai ni ne répondrai à aucun message avant mon retour.» Je m’attendais à une réaction négative, ou au moins à un léger agacement. Au lieu de cela, j’ai reçu curiosité et respect. Certains ont même dit : « C’est incroyable ! J’aimerais tellement pouvoir faire ça !» Cette bienveillance a été une leçon essentielle : les clients apprécient l’honnêteté et le développement personnel, pas seulement une disponibilité 24 h/24 et 7 j/7.

Pleine conscience et concentration

Être freelance exige de l’autodiscipline. Vous jonglez entre le marketing, la prospection client, l'exécution de projets, les finances, etc. Vipassana favorise la concentration et un sentiment de calme précieux pour les créatifs et les travailleurs indépendants. Après la retraite, j'ai trouvé plus facile de gérer les tâches chaotiques et de respecter les délais serrés sans paniquer. Cette meilleure concentration est le résultat direct de l'entraînement de mon esprit à rester calme face aux inconforts passagers.

Résilience émotionnelle

Travailler de manière indépendante peut être stressant. Les revenus peuvent fluctuer et on est souvent confronté au rejet ou à l'incertitude. Vipassana vous apprend à observer ces fluctuations avec plus de sérénité. Récemment, lorsqu'un projet client a échoué, j'ai remarqué ma réaction mentale : un tourbillon de panique et de frustration. Mais j'ai aussi observé ce tourbillon avec détachement. La tempête émotionnelle s'est apaisée plus vite qu'avant. Cela ne veut pas dire que je ne stresse jamais. Mais je suis plus consciente de l'impermanence du stress, et cette prise de conscience m'aide à avancer de manière constructive.

Surmonter l'adversité pendant la retraite

Tout n'est pas rose. Vipassana peut être émotionnellement intense. De vieux souvenirs ou des sentiments refoulés peuvent refaire surface. Voici comment j'ai géré la situation :

  • Reconnaître l'inconfort : Au lieu de lutter, j'ai simplement reconnu : « Je suis mal à l'aise en ce moment.» Cela a atténué l'intensité.

  • Se souvenir de l'impermanence : La douleur, comme tout le reste, passe. Ce mantra m'a aidée à surmonter les moments difficiles.

  • Garder l'esprit ouvert : Les enseignants conseillent d'abandonner les autres pratiques spirituelles ou de méditation pendant Vipassana, afin de pouvoir vivre pleinement la technique. J'ai persévéré, tout en gardant l'esprit ouvert quant à la manière dont ces réflexions pourraient s'intégrer à ma vie et à mes pratiques existantes.

  • Tendre la main si nécessaire : Même lors d'une retraite silencieuse, si vous êtes vraiment en détresse, vous pouvez vous adresser à l'enseignant ou au responsable du cours. Ils sont là pour vous aider.

Après la retraite : Intégrer les connaissances au quotidien

De retour chez vous, vous constaterez peut-être que la « magie » de la retraite s’estompe en quelques jours, voire quelques heures. Vous vous rendez peut-être compte que vous vous en prenez à votre partenaire ou que vous replongez dans le surmenage. C’est normal. L’essentiel est de continuer à pratiquer quotidiennement, même si ce n’est que 15 ou 20 minutes assis au calme. Rappelez-vous les fondamentaux : observez votre respiration, puis vos sensations, restez attentif et non réactif.

Maintenir une routine de pratique peut s’avérer délicat avec les exigences du travail indépendant, mais cela en vaut la peine. Avec le temps, vous constaterez que la méditation agit comme une force stabilisatrice, vous rendant plus résilient, concentré et serein, tant dans votre vie professionnelle que personnelle.

Conseils pratiques pour les futurs méditants Vipassana

  1. Planifiez à l'avance : Libérez votre emploi du temps. Prévenez vos clients suffisamment à l'avance. Préparez une réponse automatique pour ne pas être tenté de consulter vos messages.

  2. Pré-entraînement léger : Si vous n'avez jamais médité auparavant, essayez quelques courtes séances à la maison. Habituez-vous à rester assis sans bouger pendant 10 à 20 minutes.

  3. Gérez vos attentes alimentaires : Si vous comptez sur un apport élevé en protéines, vous devrez vous adapter à des repas plus simples, principalement végétariens. Trouvez des moyens de gérer votre faim, en gardant à l'esprit que l'entraînement consiste à se libérer des envies.

  4. Respectez les règles : Allez-y l'esprit ouvert. Résistez à l'envie de discuter ou de griffonner des notes. Ces instructions sont là pour maximiser les bienfaits d'une introspection intense.

  5. Gérez le gong de 4 h du matin : Ne laissez pas votre esprit vous disputer. Plus vite vous vous levez, mieux c'est. Cette mentalité du « je vais juste faire une sieste » peut gâcher toute la journée.

  6. Attendez-vous à des douleurs physiques : Si vous avez des blessures ou des inquiétudes, informez-en l'enseignant. Vous pourrez peut-être utiliser une chaise ou explorer des positions plus confortables.

  7. Prévoyez des vêtements chauds : Les montagnes suisses peuvent être fraîches, même les matins d'été. Superposer les couches est essentiel.

  8. Restez ouvert aux surprises : Votre esprit peut errer vers des endroits inattendus. Acceptez-le. La retraite est un espace sûr pour la découverte.

Conclusion

La méditation Vipassana en Suisse offre un croisement fascinant entre sagesse ancestrale et pragmatisme moderne. Pour les freelances, c'est une occasion rare de s'extraire du tumulte du quotidien, de se détacher du bruit numérique et de cultiver une profonde résilience mentale. Est-ce facile ? Absolument pas. Vous ferez face à l'inconfort physique, aux réveils matinaux, aux bouleversements émotionnels et à l'étrange sensation de vivre au milieu d'inconnus sans parler.

Mais dans l'espace silencieux de Vipassana, vous découvrirez également des réserves cachées de calme, de clarté et de conscience de soi, précisément les qualités nécessaires pour s'épanouir dans l'imprévisibilité du monde freelance. À votre retour, vous constaterez peut-être que votre vision des affaires est plus affinée et que votre vie personnelle s'enrichit de la compréhension que chaque sensation, chaque pensée et chaque problème sont impermanents. Anicca : les choses changent, souvent plus vite qu'on ne le pense.

Au sortir de ma retraite de 10 jours en Toscane, le premier morceau que j'ai savouré a été l'ouverture Tannhäuser de Wagner. Chaque note était comme renouvelée. C'était comme si mon esprit s'était libéré de toute électricité statique, me permettant d'appréhender l'art, les relations et le travail avec un regard neuf. J'ai fait un don de 300 $ à la fin de mon cours, en guise de remerciement pour ce que j'ai reçu. Et si la « magie » s'est dissipée dès que nous avons pu nous reparler, il en reste une pratique continue qui continue de façonner ma façon d'aborder les tâches quotidiennes et les profonds changements de vie.

Si vous êtes curieux, si l'idée de remettre votre esprit en question et de plonger dans le silence absolu vous intrigue, c'est peut-être votre tour. Profitez de ces 10 jours. Laissez votre activité indépendante attendre. Il y a de fortes chances qu'elle soit toujours là lorsque vous reviendrez à la surface, mais que vous soyez bien plus ancré dans votre façon de réagir. Vipassana est une question de vision profonde : la connaissance directe que nous pouvons gérer le changement et l'incertitude avec grâce. Et, d'après mon expérience, c'est précisément ce dont les freelances ont le plus besoin.

FAQ

Q : Mes clients me quitteront-ils si je suis hors ligne pendant 10 jours ?
R : Étonnamment, non. Lorsque vous définissez clairement vos attentes grâce à une réponse automatique et que vous informez vos clients à l'avance, la plupart se montrent encourageants, voire curieux. Ils pourraient même admirer votre engagement envers le développement personnel.

Q : Vipassana est-il cher ?
R : Dans de nombreux centres inspirés par S. N. Goenka, la formation est gratuite, vous ne versez qu'un don volontaire à la fin. D'autres centres de retraite peuvent facturer des frais pour l'hébergement et les repas. Quoi qu'il en soit, la formation est généralement abordable ou basée sur un don.

Q : Dois-je devenir bouddhiste ?
R : Pas du tout. Vipassana est présentée comme une technique universelle d'entraînement de l'esprit et de développement de la perspicacité. Elle ne nécessite pas l'adoption de croyances ou de rituels bouddhistes.

Q : Puis-je continuer à faire de l’exercice pendant la retraite ?
R : Les exercices vigoureux sont généralement déconseillés, car ils peuvent perturber l’esprit pendant un processus déjà intense. Des étirements doux ou des marches légères sont autorisés, mais vérifiez toujours auprès du professeur ou du responsable pour respecter les consignes du cours.

Q : Comment gérer les réveils matinaux ?
R : Ne réfléchissez pas trop. Dès que vous entendez le gong, bougez. Si vous restez au lit à hésiter, vous perdrez. Avec le temps, vous vous adapterez et le calme matinal peut devenir un précieux moment de calme.

Q : Comment Vipassana se compare-t-il aux autres méditations que j’ai essayées ?
R : Vipassana est une retraite rigoureuse, silencieuse et disciplinée qui exige un effort constant. Si vous êtes habitué aux méditations guidées ou aux séances de pleine conscience plus décontractées, vous trouverez peut-être Vipassana plus intense. Beaucoup apprécient sa structure et sa profondeur ; d’autres pourraient le trouver trop strict. Il est préférable d’en faire l’expérience par vous-même et de décider.

Q : Puis-je apporter des livres ou des journaux pour prendre des notes ?
R : La plupart des retraites Vipassana interdisent la lecture et l’écriture, afin de garder l’esprit pleinement concentré sur le processus de méditation. Cela peut paraître difficile au début, mais c’est essentiel pour développer une concentration et une compréhension profondes.

Q : Est-il dangereux de fermer son esprit aussi longtemps ?
R : Il ne s’agit pas de « fermer son esprit », mais de l’observer attentivement. Vipassana est généralement sans danger pour les personnes dont la santé mentale est stable. Si vous souffrez de problèmes psychologiques, il est préférable de consulter un enseignant au préalable pour savoir si une retraite de 10 jours est adaptée.

Vipassana, c’est bien plus que rester assis sans bouger et lutter contre l’ennui. C’est l’occasion de sortir du tumulte de la vie moderne, en particulier de la vie d’indépendant, et de gagner en clarté mentale. En Suisse, vous pouvez le faire avec pour toile de fond de magnifiques paysages alpins, ce qui ne fait que renforcer le sentiment que la nature, tout comme notre monde intérieur, est à la fois belle et en constante évolution. Que vous rêvassiez d'un lever de soleil au sommet d'une montagne ou que vous anticipiez le prochain défi, Vipassana peut vous donner l'assurance nécessaire pour affronter toutes les épreuves. Alors, pensez à réserver ces 10 jours. Vous pourriez bien y puiser une compréhension profonde pour toute une vie.