La LaMal, promulguée en 1994 et entrée en vigueur en 1996, a révolutionné le système de santé suisse en rendant obligatoire l'assurance maladie de base pour tous les résidents, quel que soit leur statut professionnel*. Il ne s'agit pas d'un système public, mais d'un système privé : vous avez le choix parmi plus de 50 assureurs agréés, qui paient des primes en fonction de l'âge, du lieu de résidence et du modèle de couverture (par exemple, une franchise standard de 300 à 2 500 CHF). Les primes moyennes en 2025 s'élèvent à environ 400 à 500 CHF/mois pour les adultes, avec des variations selon le canton : plus faibles en Appenzell, plus élevées à Bâle-Ville.
Pour les indépendants, la LaMal est non négociable. Vous devez vous inscrire dans les trois mois suivant votre résidence ou le début de votre activité indépendante, sous peine de pénalités. Contrairement à l'AVS, les primes ne sont pas basées sur les revenus ; ce sont des tarifs forfaitaires, ce qui en fait un coût fixe qui peut grever les revenus variables des freelances.
Les primes LaMal sont-elles des frais professionnels ? Non. Alors que les assurances professionnelles (comme la responsabilité civile professionnelle ou la couverture accident liée à votre activité) peuvent être déduites comme frais d'exploitation en vertu de l'article 27 de la **DBG, LaMal est considérée comme une obligation personnelle. Elle est obligatoire pour tous les résidents et n'est pas spécifiquement liée à votre activité indépendante. En revanche, les primes LaMal sont considérées comme des déductions personnelles dans votre déclaration d'impôts.
En vertu des lois fiscales fédérales et cantonales, vous pouvez déduire les primes d'assurance maladie de votre revenu imposable, sous forme de déduction forfaitaire ou de déduction des frais réels. La plupart des cantons proposent une déduction forfaitaire pour les primes d'assurance, plafonnée en fonction de la situation familiale — par exemple, 2 700 CHF pour les célibataires dans certains cantons, plus les frais médicaux non remboursés dépassant 5 % du revenu net. Cette déduction est indiquée sur votre déclaration d'impôts personnelle et non dans la comptabilité d'entreprise.
Par exemple, si votre prime annuelle LaMal est de 5 000 CHF, vous la déduisez personnellement, ce qui réduit votre revenu imposable global après calcul du bénéfice commercial. Cette distinction est importante : les frais professionnels réduisent votre bénéfice net (ce qui affecte également le calcul de l'AVS), tandis que les déductions personnelles s'appliquent après.
Les freelances combinent souvent la LaMal avec des assurances complémentaires (Zusatzversicherungen) pour les soins dentaires ou les médecines douces, mais seule la part de base de la **LaMal est entièrement déductible à titre personnel. Si votre activité comporte des risques pour la santé (par exemple, en tant que formateur freelance), envisagez une assurance accidents (LAA), qui peut être partiellement déductible pour l'entreprise si des équivalents imposés par l'employeur s'appliquent. Conseil économique : privilégiez des franchises plus élevées pour réduire les primes, mais assurez-vous de disposer de réserves pour les frais restant à votre charge. Des subventions sont possibles si vos revenus sont faibles (moins de 50 000 à 60 000 CHF selon le canton et la taille de la famille*) ; renseignez-vous auprès de votre autorité sanitaire cantonale.
Contexte historique :
LaMal est née des débats sur la couverture universelle, cherchant à concilier choix privé et solidarité. Elle garantit que personne ne soit privé de soins**, mais les primes ont augmenté de 4 à 5 % par an, suscitant des appels à une réforme. Pour les indépendants, cela implique une gestion budgétaire rigoureuse, car contrairement aux salariés, vous ne bénéficiez pas de subventions patronales.